"Cette saison était la plus faible de ces derniers 10 ans"

Le directeur de la LNM tire le bilan de la saison de navigation sur les trois-lacs.

Le directeur de la Société de Navigation LNM, Jean-Luc Rouiller, quittera son poste à la fin de l'année. © La Télé

La Télé: La saison de navigation s'est terminée il y a quelques semaines et, malheureusement, elle a été compliquée. Vous ne l'avez pas caché. Comment l'analysez-vous?

Jean-Luc Rouiller: Pour ma dernière saison, je m'attendais à un bel exercice. Nous budgétisons toujours environ 250 000 passagers par saison, un objectif normalement atteignable. Mais cette année, les conditions météorologiques n'ont pas été de notre côté. Après un début difficile, l’été n’a réellement commencé qu’à la mi-juillet, avec six belles semaines et un excellent mois d’août. Nous avons alors très bien travaillé, prouvant que le potentiel est là. Mais dès septembre, la météo a de nouveau été défavorable. Résultat: nous avons transporté nettement moins de 220 000 passagers, soit notre plus faible année de la dernière décennie.

Ça se ressent dans les comptes?

Nous avons pris des mesures financières et fait des économies dès que nous avons constaté que la saison démarrait mal. Mais les saisons sont courtes, et les mesures sont donc difficiles à appliquer ou n’ont pas l’impact escompté. Cette année ne sera pas positive, c’est certain. Nous avons limité les dégâts autant que possible, mais les prévisions restent peu encourageantes, sans être catastrophiques.

Météo, inondations, Covid...Vous avez l'impression que le sort s'acharne sur vous ces dernières saisons?

Le Covid-19 a touché tout le monde, pas seulement la LNM. Toutes les sociétés ont souffert. En 2022, nous avons aussi été confrontés à des phénomènes météorologiques extrêmes, reflet probable du dérèglement climatique. Cela fait partie des défis auxquels nous devons nous adapter. Nous devons réfléchir, en tant qu’acteurs du tourisme, à des moyens de compenser en partie ces aléas.

Est-ce que la survie de la LNM est en jeu après ces années compliquées?

Actuellement, non. Nous travaillons en coulisses sur un assainissement financier qui devrait assurer la pérennité de la société. Nous avons également des projets stratégiques pour l’avenir. Avec mon successeur, le conseil d'administration et l’équipe, nous mettons tout en œuvre pour garantir la durabilité de la LNM.

Vous allez justement passer la main à la fin de cette année. Pourquoi ce choix après être arrivé en 2017?

C’est une décision personnelle. J’ai d’autres projets et je pense qu’il est temps de donner un nouvel élan à la société. Certains projets stagnent, et c'est le bon moment pour transmettre le flambeau à quelqu’un d’autre.

Pensez-vous que l’activité touristique, et en particulier la navigation, est encore dans l’air du temps en 2024?

Absolument. Durant les bonnes périodes et lors de certains événements, nos bateaux affichent complet. Cela montre qu’il y a toujours un potentiel. Mais il est important de solidifier la compagnie pour qu’elle puisse mieux faire face aux aléas, qu’ils soient météorologiques ou autres.

Le futur de la LNM passe par quoi? Un rajeunissement de la flotte, peut-être avec des bateaux solaires?

Oui, cela fait partie des projets. Les motorisations classiques appartiennent au passé, tant pour des raisons d’image que de contraintes politiques. Les pouvoirs publics souhaitent des solutions plus durables, comme des moteurs hybrides ou solaires. Cependant, la navigation reste un domaine de niche en termes d'innovation technologique, et nous attendons encore certains développements pour intégrer pleinement ces solutions.

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La Télé - Gaël Longchamp
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